Camélia Jordana Instagram – Pour la première fois depuis plusieurs années, je suis face à moi-même. Et j’adore ça. Je suis concentrée sur mon bien être, je tente de m’isoler du monde, je ferme boutique, du moins en présentiel. Je lis, écris, compose, rêve, pense, fais du sport, vois les gens que j’aime, me laisse le temps de vivre pour être à nouveau inspirée. Et c’est complètement fou et instantané, parce que ça fonctionne. Le temps de respirer à nouveau, je me concentre sur le chaos pour en faire des choses. Le moche de l’humain, le dur, celui qui gratte, qui pique, qui fait honte, le cruel, le degueulasse. Je me concentre et essaye de l’accueillir pour le retourner, le terrasser, en faire de la bouillie et tenter de le transformer en une matière première de la création, de la beauté, du renouveau. Rentrer dedans, tout labourer et creuser encore, puis attendre. Recevoir l’exercice de patience comme une leçon, un rite de passage, papillons sur les yeux, henné au creux des paumes, et l’amour partout où c’est possible : autour, dessus, dessous, dedans. Le traquer, m’y accrocher de toutes forces et consommer la beauté humaine pour me rappeler son existence. Chanter, jouer, y croire, faire pause et y retourner encore et encore. Le retour à cette vie est salvateur. J’étais presque au bout. En fait, non. J’étais parfaitement au bout. Au bout de moi-même. Plus de sève, plus de jus, plus rien à brancher, pas de recharge possible, plus de ressource. Et d’un coup, le temps. Je vous souhaite le temps. Je vous serre.